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Défense européenne : des pistes urgentes… 

Nous étions nombreux ce mercredi 17 avril pour notre rencontre mensuelle, pour l’occasion à l’Hôtel Ibis Style à Arlon.
Le conférencier du jour était l’un des nôtres, le Colonel Ir Vincent Peremans dont chacun connaît le déjà long parcours tant dans le domaine militaire que dans le domaine civil. Et notre secrétaire Jos Baerten a bien fait les choses en rappelant les grandes étapes de cette double carrière.
Nous savions donc que l’exposé qui nous attendait serait de haut vol. Il l’a été. Son thème : L’autonomie industrielle de l'Europe en matière de Défense : quelles sont les stratégies et les opportunités mises en place ?
Vincent s’est d’abord attaché à marquer les étapes-clés de l’histoire de la politique d’achat du matériel militaire. Jusqu’en 1995, on pouvait parler d’achats « à la carte », de 1995 à 2020, d’achats « sur étagères », depuis 2020 d’achats en partenariat. Et c’est ici que l’on commence à parler sérieusement de coopération industrielle et de partenariat stratégique multinational. Il y a donc là toute une évolution dans les mentalités.
Et c’est justement cette évolution qui a conduit la Belgique, par exemple, à prendre sa place dans un système européen de défense : au niveau de notre propre pays, il s’est agi en effet de développer et de consolider une base technologique et industrielle de défense, ou encore de positionner la Belgique comme un partenaire technologique pertinent, fiable et compétitif tout en garantissant l’autonomie nationale dans les domaines critiques. Voilà bien l’enjeu mis en avant par l’EDIP (European Defence Industry Programme) qui suggère de consacrer 1,5 milliard d’euros de 2025 à 2027 pour renforcer la compétitivité et la réactivité de l’industrie tout en garantissant la disponibilité et l’approvisionnement et en incitant les membres de l’UE à acquérir conjointement des produits de défense.
Certes, un grand incitant dans cette évolution des mentalités et des procédures est la prise de conscience en haut lieu stratégique que les conflits menés aux portes de l’Europe obligent à rebattre les cartes et à envisager les choses autrement. Ainsi, pour la situation en Ukraine particulièrement, s’est-on rendu compte de lacunes capacitaires à combler urgemment : reconstitution des stocks, remplacement progressif des systèmes hérités de l’époque soviétique encore utilisés au sein des forces armées UE, renforcement des moyens de défense aérienne et de lutte antimissile, … Voilà quelques aspects seulement parmi les nombreux sujets abordés par Vincent.
Et l’orateur de terminer par la présentation et l’analyse de plusieurs exemples concrets relatifs notamment aux systèmes d’armement léger, illustrant parfaitement l’évolution dont il a été ici question, ainsi pour les avions de combat du futur.
Enfin, pour en savoir plus, cette invitation à visiter quelques sites dont www.dirs.be (DIRS : Defence, Industry and Research Strategy) ou encore www.defence-institute.be
Les questions n’ont évidemment pas manqué, les réponses étant du même acabit que l’exposé lui-même : précision, documentation éclairée, pertinence.
Et, sans aucun doute, les propos de notre ami auront-ils continué d’accompagner l’excellent repas que nous avaient concocté les responsables de la cuisine du restaurant.
Prochain RV : mercredi 29 mai, au même endroit, avec une conférence de l’ambassadeur Thomas Lambert : « Les menaces et la protection de nos infrastructures maritimes contre les sabotages russes ou autres ».

 

Christian ROBINET

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